Paix à son âme, mais si A. Beltrame n’était pas un exemple à suivre ?

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Par Alexandra Evrard

Source : https://medium.com/@alexandraevrard/paix-%C3%A0-son-%C3%A2me-mais-a-beltrame-nest-pas-un-exemple-%C3%A0-suivre-e04bfc23bfdf

Paix à son âme, mais si A. Beltrame n’était pas un exemple à suivre ?
Si j’ai ressenti un malaise face à ce geste unanimement salué, mon inquiétude n’a fait que s’amplifier face à la grand-messe nationale qui s’ensuivit.
Il est préoccupant de constater que tous s’empressent de louer l’héroïsme sans les éléments ni la réflexion qui permettraient de distinguer le chevaleresque du suicidaire
Reprenons les éléments avancés — mais nous le verrons, et pour des raisons différentes, citoyens et politiques ne semblent pas avoir besoin du moindre élément d’appréciation
Une vie contre une autre, c’est un objectif humanitaire et stratégique nul : cela ne justifie pas un sacrifice.

Mieux, A. Beltrame étant un officier, son offrande est inespérée pour l’ennemi.
Ensuite si son exécution à lui, lieutenant-colonel, était certaine, celle de l’otage civile n’était qu’une éventualité. Une mort certaine contre une mort probable : pour la conservation de l’espèce, le principe est douteux.
Il faudrait des motifs suffisants, jusqu’ici non mis en avant, pour qu’un geste comme celui-là soit justifié en raison et puisse être porté en exemple.
Avec si peu d’éléments, hommes de valeur et/ou militaires d’élite, gardez vos vies !
Imaginerait-on, si c’était possible, qu’un médecin prenne la place d’un mourant plutôt que de continuer de soigner mille vies?

Ce Monsieur était plus précieux vif que mort. Qu’un professionnel de sa qualité formé pour protéger des vies en masse se substitue au premier quidam venu, ce n’est pas un cas qu’on peut souhaiter voir se multiplier.

Aussi cet homme a pu avoir des raisons personnelles et impénétrables de se livrer :
Une pulsion suicidaire, a fortiori chez celui qui venait d’enterrer son père suicidé?
Ou bien une exaltation chez ce militaire qui a baigné dans la gloire des morts pour la patrie reconnaissante — de celle qui fait oublier la raison, sa femme, les siens et autres terrestres raisons d’exister?
Au vu des seuls faits mis en avant, si Arnaud Beltrame est un héros, c’est un héros romantique — pas un héros de guerre.
Car les français, s’ils sont si empressés de l’encenser, sautant par-dessus l’appréciation de l’opportunité du geste, c’est qu’ils projettent sur l’intéressé. Ils compensent : “foule sentimentale” orpheline de raisons de vivre, de nobles desseins, de transcendance. Voilà finalement une raison d’espérer.
Le seul motif entendable jusqu’à présent— mais insuffisant pour qu’un militaire expérimenté se condamne — serait qu’il ait songé pouvoir renverser la situation- désarmer à mains nues l’assaillant!- et aider ses confrères du GIGN en étant à l’intérieur du supermarché assiégé. C’est trop de prétention : c’est trop s’exposer pour trop peu de chances de succès pour que tel cas puisse raisonnablement constituer un exemple militaire. Encore une fois l’islamiste était disposé à bien accueillir notre gradé.

Toujours est-il que dans cette communion lyrique, nous en oublions de demander des comptes à ceux à qui nous avons abandonné notre sécurité
Donner sa vie pour quoi?

Les forces de l’ordre et les civils ne doivent pas accepter d’être des variables d’ajustement – victimes ou héros d’une situation sécuritaire délétère (terrorisme, délinquance, immigration) de responsabilité politique. Dans ces conditions l’héroïsme colmate le problème au cas par cas, ce faisant il n’incite pas à le résoudre. Ce qu’il faut mettre en lumière, ce sont les responsabilités et les solutions.
Pendant qu’on salue le geste, on néglige de confronter les responsables de la Sûreté des français aux nuisibles qu’ils laissent en liberté. Qui s’étonne encore de voir des “fichés S” libres de commettre des méfaits? Rappelons-nous d’un cas au yeux des braves gens proprement incroyable : l’égorgeur du prêtre de St-Etienne-du-Rouvray — porteur d’un bracelet électronique car “sous contrôle judiciaire pour avoir essayé d’aller faire le jihad en Syrie”.

Passe alors à l’arrière-plan le scandaleux du tribut encore une fois versé à l’islamisme — et au laxisme coupable envers les islamistes – par les victimes ordinaires qui passaient par là, et déjà délaissées par les médias. Ceci sans compter les proches ainsi que les personnes blessées voire entre la vie et la mort — comme cette personne dans le coma, à qui Radouane a mis- “en avant-propos” si je puis dire — une balle dans la tête pour s’emparer de son véhicule.

Morale bien utile de l’histoire : la représentation étatique nationale est votre amie

Tous les bords politiques, d’un extrême à l’autre, sont en grande représentation à l’hommage national, le blason comme redoré par la beauté du geste du lieutenant-colonel.

Propagande et sentimentalisme aidant, le peuple communie pareillement. Dormez braves gens, pendant qu’on continue de laisser les renards rôder près de vos poulaillers.

C’est ainsi que les représentants de l’Etat-nation, du système politique et responsables de la Sécurité, loin d’être conspués pour négligence accablante, se pavanent au nom de l’honneur patriote et ressortent renforcés dans leur légitimité – plus encore qu’à l’accoutumée — par un épisode terroriste comme celui-là.
Alors vous qui attendez une politique plus ferme pour protéger la population, interrogez-vous : celle-ci est-elle objectivement dans l’intérêt des personnes auxquelles vous vous adressez ?

Car si nous étions en démocratie, ou si nos représentants partageaient nos intérêts vitaux- la politique anti-terroriste serait simple :
Une telle politique pour commencer n’admettrait pas qu’un complice de l’islamisme soit en capacité de nuire.

Pour des pistes qui seraient à la hauteur de la situation terroriste, voir les propositions du philosophe et juriste belge Drieu Godefridi au lendemain des attentats bruxellois de 2016.

***

Mes semblables, si vous n’y prêtez garde vous n’êtes pas près d’arrêter de constater des faits étonnants ou désolants d’un attentat à l’autre — comme des loups dans la bergerie , pardi ! — car ils ont une certaine logique, surtout quand nous parlons de terreur.

Car la Peur a toujours été du Pouvoir l’amie
Peuple de Charlie, vous n’êtes pas de l’auberge sortis.
A. Evrard

P.S. : comment puis-je oublier? Bien sûr, pas d’amalgame!

En effet des âmes en quête de sensations peuvent trouver dans le fanatisme du temps prétexte à exprimer leur violence : aujourd’hui l’islamisme, hier d’autres religions, le nazisme ou le communisme, et autres aimants à nihilistes.

Mais le problème est que l’islamisme puisse tout à fait trouver sa justification dans la lettre de l’islam actuel — au grand dam de Dieu, s’il existe !

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